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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/109

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Dans la partie de la Numidie qu’Adherbal avait eue en partage, coule le fleuve Muthul, qui prend sa source au midi : à vingt mille pas environ, se prolonge une chaîne de montagnes parallèle à son cours, déserte, stérile et sans culture : mais du milieu s’élève une espèce de colline (46), dont le penchant, qui s’étend fort au loin, est couvert d’oliviers, de myrtes, et d’autres arbres qui naissent dans un terrain aride et sablonneux. Le manque d’eau rend la plaine intermédiaire entièrement stérile, sauf la partie voisine du fleuve, qui est garnie d’arbres, et que fréquentent les laboureurs et les troupeaux.

XLIX. Ce fut le long de cette colline, qui, comme nous l’avons dit, s’avance dans une direction oblique au prolongement de la montagne, que Jugurtha s’arrêta, en serrant les lignes de son armée. Il mit Bomilcar à la tête des éléphants et d’une partie de son infanterie, puis lui donna ses instructions sur ce qu’il devait faire : lui-même se porta plus près de la montagne avec toute sa cavalerie et l’élite de ses fantassins. Parcourant ensuite tous les escadrons et toutes les compagnies (47), il leur demande, il les conjure, au nom de leur valeur et de leur victoire récente, de défendre sa personne et ses États contre la cupidité des Romains. Ils vont avoir à combattre contre ceux qu’ils ont déjà vaincus et fait passer sous le joug, en changeant de chef, ces Romains n’ont pas changé d’esprit. Pour lui, tout ce qui peut dépendre de la prévoyance d’un général, il l’a su ménager aux siens : la supériorité du poste et la connaissance des lieux contre des ennemis qui les ignorent, sans compter que les Numides ne leur sont inférieurs ni par le nombre ni par l’ex-