Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

paraissent les plus difficiles à franchir, le premier il sonde le terrain, montant, descendant plusieurs fois, et se jetant aussitôt de côté, pour inspirer son audace à ses compagnons.

Enfin, après bien du temps et des fatigues, ils arrivent au château, abandonné de ce côté, parce que, ce jour-là comme les précédents, les Numides faisaient face aux assiégeants. Marius est informé, par ses courriers, de ce que vient de faire le Ligurien, et, bien que toute la journée il n’eût point cessé de harceler les ennemis, il exhorte ses troupes, sort de dessous les galeries, ordonne à ses soldats de former la tortue (123), et met en mouvement ses machines, ses archers et ses frondeurs, pour tenir de loin l’ennemi en échec.

Les Numides, qui précédemment avaient plusieurs fois renversé, incendié les mantelets des assiégeants, ne cherchaient déjà plus une défense derrière les murs du château : ils passaient les jours et les nuits campés au devant du rempart, injuriant les Romains, reprochant à Marius sa folle témérité, et menaçant nos soldats des fers de Jugurtha : le succès les rendait insolents. Tandis que Romains et Numides combattent tous avec ardeur, les premiers pour la gloire et l’empire, les autres pour leur salut, tout à coup par derrière sonnent les trompettes. D’abord fuient et les femmes et les enfants qu’avait attirés le spectacle du combat, puis ceux des assiégés qui étaient le plus près du rempart, puis tous les habitants armés ou sans armes. Dans ce moment, les Romains pressent plus vivement les ennemis, les renversent et se contentent de les blesser ; puis, marchant sur le corps de ceux qu’ils ont tués, ils se dis-