Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

(Végèce, liv. IV, ch. xv). Jules César, dans ses Commentaires (liv. II, ch. xii), a, dans la même phrase, renfermé l’énonciation de toutes les machines de siège dont il est question dans Salluste : Celeriler vineis ad oppidum actis, aggere jacto, turribusque constitutis, etc.

(24). ..... Comme il fallait les accepter ou mourir.

J’ai adopté ici, pour notre texte, cette version, quia mortis metu mutabanlur, qui a pour elle l’opinion de M. Burnouf, et qui a été rendue de la manière la plus heureuse par Dureau Delamalle. Ici, l’acception de mutare peut être rendue mot à mot par cette expression française : prendre en échange. C’est ainsi qu’Horace a dit, liv. I, Ode xvii :

Velox amoemim sæpe Lucretilem
Mutat Lycæo Faunus.

D’anciennes éditions portent : quia mortis metu mutabani. Celte version a été adoptée par plus d’un traducteur, qui a rendu ce membre de phrase par ces mots : les Romains ébranlés par la crainte de la mort.

(25). ..... N’a pu être valablement conclu.

Ces mêmes faits sont rapportés par Tite-Live, Epitome lxiv ; par Florus, liv. III, ch. i ; par Eutrope, liv. IV . Ammien Marcellin juge, comme Salluste, que le sénat était en droit de casser ce traité, et qu’il ne fit en cela que suivre l’exemple de ce qui s’était passé lors de la capitulation conclue avec les Samnites, aux Fourches Caudines, ou après le traité fait par Mancinus avec les Numantins. « C’était, observe le président de Brosses, un des grands traits de la politique romaine, que de désavouer, en semblable occasion, les chefs qui avaient traité : bon moyen de toujours gagner et de ne jamais perdre. »

(26). ...... Le peuple décréta cette mesure.

A ces mots que nous avons conservés dans notre texte, quantaque vi rogationem jusserit, plus d’un éditeur a ajouté ces mots decreverit, voluerit, redondance absolument contraire au style de Salluste, et qui vient de quelques gloses des copistes, trop légère-