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NOTES DE LA CONJURATION DE CATILINA.

des princes trop faciles et inappliqués est de se livrer avec une aveugle confiance à des favoris artificieux et corrompus. Le défaut de celui-ci était, au contraire, de se défier des puis honnêtes gens… Les bons lui paraissaient pires que les méchants, parce qu’il les croyait aussi méchants et plus trompeurs. » (Liv. III, passim.)

(19) … Point de fatigue extraordinaire.

Il y a dans le texte labos. Servius nous apprend que Salluste n’écrivait jamais labor (in Æneidos, lib. I, v. 253).

(20) … La fortune exerce sur toutes choses son influence.

Lactance cite ce passage dans son traite de Falsa sapientia pour établir l’inconséquence des idées des anciens sur la Divinité : car, dit-il, si la fortune gouverne toutes choses, quid ergo ceteris diis loci superest ? (Lib. III, page 340.)

(21) … A produit de grands écrivains.

Le roi Louis XII parlait à peu près de même des Français… Il s’accorde avec Salluste en ce qui regarde les Grecs, et pense différemment à l’égard des Romains. Tous deux ont raisonné juste relativement au temps où ils vivaient, lors duquel leurs nations n’avaient pas encore eu d’historiens comparables à ceux des Grecs. Ce prince avait coutume de dire « que les faits des Grecs étaient peu de chose par eux-mêmes, mais qu’ils les avaient rendus grands et glorieux par la sublimité de leur éloquence ; que les Français avaient fait quantité de belles actions, mais qu’ils n’avaient pas su les écrire ; que les Romains, parmi tous les peuples, étaient ceux qui avaient en même temps accompli beaucoup d’exploits glorieux, et su les écrire et les raconter dignement ; » (De Brosses.)

(22) … Que sur le penchant naturel.

C’est ainsi que Tacite dit des Germains : Plus ibi mores valent quam alibi bonæ leges (c. XIX) ; et Justin, des Scythes : Justitia gentis ingeniis culta, non legibus (lib. II, c. II), et Virgile, des Latins :

Neve ignorate Latinos,
Saturni gentem, haud vinclo, nec legibus æquam,
Sponte sua, veterisque dei se more tenentem.

Æneidos, lib. VII, v. 202.