Ce discours, que Salluste prête à Catilina, paraît controuvé ; car s’il avait été réellement tenu, Cicéron n’eût pas manqué de le rappeler devant le peuple.
Cette parole menaçante de Catilina fut, selon Cicéron (pro Murena, c. xxv), adressée par lui à Caton, avant les comices, pour l’élection des consuls. La faute que Salluste a commise ici a été reproduite par Valère-Maxime et par Plutarque ; mais, comme l’a dit Beauzée, avec plus de vérité que de goût : « Cicéron savait son Catilina mieux que personne, » et nous devons avec lui rectifier Salluste, qui ne fut pas, comme l’orateur romain, en position de tenir note des faits de la conjuration, pour ainsi dire jour par jour et d’heure en heure.
Argentum ære solutum est. Mot à mot l’argent fut payé en airain ; c’est-à-dire que pour un sesterce qui était d’argent, on donna un as qui était d’airain et qui valait le quart du sesterce. Allusion à la loi rendue, l’an 668, par le consul L. Valerius Flaccus. Turpissimæ legis auctor, qua creditoribus quadrantem solvi jusserat. (Velleius Paterculus, lib. II, c. xxiii.)
Ce fut le troisième décret rendu dans cette affaire. Ce jour-là Cicéron adressa au peuple sa 2e Catilinaire.
Rapprochez ce qui est dit dans ce chapitre et dans le suivant avec les chap. xii et xxxvi de Jugurtha.
— Voyez sur ce fait Valère-Maxime, liv. V, ch. v no 5, et Dion Cassius, liv. XXXVII.