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NOTES DE LA CONJURATION DE CATILINA.

(115) … Il est d’autres moyens…

« Qui ne croirait, dit saint Augustin, à entendre ici Salluste ou Caton, que l’ancienne république romaine était un modèle accompli de vertus, sans mélange d’aucun vice ? Cependant ce n’était rien moins que cela : je n’en veux d’autre témoignage que Salluste lui-même dans sa Grande histoire. »

(116) … La pauvreté de l’État, l’opulence des particuliers.

La contre-partie de cette pensée se trouve exprimée dans Horace :

Privatus illis census erat brevis
Commune magnum…

Carminum lib. II, ode xv.

(117) … Ils sont courroucés et contraires.

Salluste, dans le discours de Lepidus, a imité les expressions dont il se sert ici. Non votis deorum auxilia parantur. Aulu-Gelle rapporte de Metellus le Numidique des paroles analogues : Quid ergo nos a diis immortalibus divinitus exspectemus, nisi malis rationibus finem faciamus ? His demum deos propitios esse æquum est, qui sibi adversarii non sunt. Dii immortales virtutem approbare, non adhibere debent. (Lib. I, c. v.) Les anciens pensaient, à l’exemple des Lacédémoniens, qu’il faut invoquer les dieux en mettant la main à l’œuvre, et que, selon le précepte d’Hésiode, il faut que le laboureur fasse sa prière la main sur la charrue. Les supplications des fainéants étaient, selon eux, désagréables au ciel et renvoyées à vide (voyez Plutarque, Vie de Paul-Émile). Ovide a dit :

............Sibi quisque profecto
Fit deus : ignavis precibus Fortuna repugnat.

Metamorphoseon, lib. VIII, v. 72,
Le ciel est inutile à qui ne s’aide pas.
Rotrou.
Aide-toi, le ciel t’aidera.
La Fontaine.

(118) … Si deux fois déjà…

Dans la guerre civile de Marius, lors du soulèvement de Lepidus