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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/325

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PRÉFACE


Les anciens éditeurs et traducteurs de Salluste avaient interverti l’ordre de ces deux Lettres à César, plaçant la première celle qui est ici la seconde, et de la seconde faisant la première ; mais de Brosses, Beauzée, et après eux MM. Salverte, Dureau de Lamalle, Lebrun et Burnoufles ont replacées dans l’ordre convenable à la vérité historique, et à la suite logique des idées, qui sont bien différentes dans l’une et dans l’autre.

Dans la première, qui a été écrite environ un an avant la rupture de Pompée et de César, dans le temps où celui-ci se bornait à demander un second consulat (an de Rome 705), ou selon quelques traducteurs, postérieurement au passage du Rubicon, et antérieurement à l’arrivée de César à Rome, Salluste montre comment le peuple a peu à peu dégénéré de son antique simplicité, de ses mœurs pures et innocentes, de son amour désintéressé de la liberté ; il indique ensuite les moyens les plus propres à faire renaître dans les Romains leur primitive vertu : il faut appeler à Rome des citoyens nouveaux et les mêler avec les anciens ; instituer des tribunaux, et dans ces tribunaux quelque chose qui ressemble à notre jury ; établir une égalité parfaite entre les citoyens pauvres et les citoyens riches, soit qu’il faille créer des magistrats, ou participer d’une manière quelconque aux affaires de la république : semblant de liberté dans le despotisme. Il demande aussi que l’on donne à l’éduca-