Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/327

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aux scoliastes tant d’exemples, ils ont bien pu négliger ces deux Lettres, qui, par leur sujet, n’eurent sans doute que peu de publicité, et ne pouvaient guère devenir classiques dans les écoles de Rome ; ce ne sont en effet que deux pamphlets politiques. Il faut donc, bien que l’on puisse avoir quelques doutes, se ranger à l’opinion générale, qui les a attribuées à Salluste et les lui maintient.

Cependant je ne saurais partager l’avis de certains traducteurs qui trouvent que dans aucun de ses écrits Salluste ne déploie plus d’énergie de style, plus de concision et plus de profondeur. Sans doute on y retrouve cette vigueur d’expression et ce relief de la phrase que l’on admire dans le Jugurtha et le Catilina ; mais souvent aussi l’obscurité et l’embarras s’y font sentir. Les idées surtout me paraissent manquer d’ordre et de clarté ; c’est, si je l’ose dire, une brochure vive et quelquefois éloquente, mais encore plus violente et déclamatoire.