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LETTRES

DE C. C SALLUSTE A C. CÉSAR


PREMIÈRE LETTRE.

I. Je sais combien il est difficile (1) et délicat de donner des conseils à un roi, à un général, à tout mortel enfin qui se voit au faîte du pouvoir ; car, autour des hommes puissants, la foule des conseillers abonde, et personne ne possède assez de sagacité ni de prudence pour prononcer sur l’avenir. Souvent même les mauvais conseils plutôt que les bons tournent à bien (2), parce que la fortune fait mouvoir au gré de son caprice presque toutes les choses humaines (3).

Pour moi, dans ma première jeunesse, porté par goût à prendre part aux affaires publiques, j’en ai fait l’objet d’une étude longue et sérieuse, non dans la seule intention d’arriver à des