niser les chevaliers, il proposait de porter à six cents le nombre des sénateurs, dont la moitié serait choisie dans l’ordre équestre. Drusus trouva ainsi moyen de mécontenter à la fois les chevaliers, en leur ôtant le pouvoir judiciaire ; le sénat, en avilissant sa dignité par l’introduction simultanée de trois cents membres ; enfin le peuple romain, en lui assimilant les alliés. Aussi Livius ne fit-il que ranimer le feu des séditions, dont les Gracques avaient été victimes ; il fut assassiné par les patriciens, et sa mort fut suivie de la guerre Sociale. LVIII Epitome, lib. LXXI ; Florus, lib. III, c. XVIII ; Val. Max., lib. IX, c. v, n° 2 ; Aurel. Victor, de Vir. illustr. ; Cicero, pro Cluentio, LVI ; enfin une notice très-détaillée du président De Brosses, t, III, p. 265 et suiv. de son Salluste.)
· · · · · · · · Tanto major famæ sitis est, quam
Virtutis ! quis enim virlutem amplectitur ipsam,
Præmia si tollas ? · · · · · · · · · · · · · · ·
César ne suivit pas entièrement, à cet égard, les conseils de Salluste : Suétone nous apprend qu’il n’attribua la judicature qu’aux sénateurs et aux chevaliers, à l’exclusion des tribuns du trésor, qui tenaient à la classe plébéienne. Dion Cassius atteste le même fait.
Ici Salluste traite avec tout le dénigrement de l’esprit de parti ce consul, qui peut avoir été un homme médiocre, mais qui fut un bon citoyen. Toujours sacrifié à César, il fut avec lui édile curule, et César retira seul de la popularité des jeux qu’ils donnèrent à frais communs. Ils furent ensuite préteurs ensemble ; puis enfin consuls. Sous leur consulat César proposa une loi agraire. Bibulus, avec Caton, s’y opposa au péril de sa vie ; il ne put empêcher que la loi ne passât. Bibulus se renferma dès-lors dans sa maison, déclarant jours fériés tous ceux de son consulat : mais lui seul les observa, et César ne tint aucun compte de son absence. (Voyez, sur ce personnage, Plutarque, Vie de César ; Appien, de la Guerre civile ; Dion Cassius, liv. XXXVIII ; Velleius Paterculus, liv. II, etc.)