Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/359

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niser les chevaliers, il proposait de porter à six cents le nombre des sénateurs, dont la moitié serait choisie dans l’ordre équestre. Drusus trouva ainsi moyen de mécontenter à la fois les chevaliers, en leur ôtant le pouvoir judiciaire ; le sénat, en avilissant sa dignité par l’introduction simultanée de trois cents membres ; enfin le peuple romain, en lui assimilant les alliés. Aussi Livius ne fit-il que ranimer le feu des séditions, dont les Gracques avaient été victimes ; il fut assassiné par les patriciens, et sa mort fut suivie de la guerre Sociale. LVIII Epitome, lib. LXXI ; Florus, lib. III, c. XVIII ; Val. Max., lib. IX, c. v, n° 2 ; Aurel. Victor, de Vir. illustr. ; Cicero, pro Cluentio, LVI ; enfin une notice très-détaillée du président De Brosses, t, III, p. 265 et suiv. de son Salluste.)

(16). · · · · · · Et, si vous la retranchez.

· · · · · · · · Tanto major famæ sitis est, quam
Virtutis ! quis enim virlutem amplectitur ipsam,
Præmia si tollas ? · · · · · · · · · · · · · · ·

Joven., sat. X, v. 140.
(17). · · · · · · Devenus ainsi égaux en honneur.

César ne suivit pas entièrement, à cet égard, les conseils de Salluste : Suétone nous apprend qu’il n’attribua la judicature qu’aux sénateurs et aux chevaliers, à l’exclusion des tribuns du trésor, qui tenaient à la classe plébéienne. Dion Cassius atteste le même fait.

(18). · · · · · · M. Bibulus.

Ici Salluste traite avec tout le dénigrement de l’esprit de parti ce consul, qui peut avoir été un homme médiocre, mais qui fut un bon citoyen. Toujours sacrifié à César, il fut avec lui édile curule, et César retira seul de la popularité des jeux qu’ils donnèrent à frais communs. Ils furent ensuite préteurs ensemble ; puis enfin consuls. Sous leur consulat César proposa une loi agraire. Bibulus, avec Caton, s’y opposa au péril de sa vie ; il ne put empêcher que la loi ne passât. Bibulus se renferma dès-lors dans sa maison, déclarant jours fériés tous ceux de son consulat : mais lui seul les observa, et César ne tint aucun compte de son absence. (Voyez, sur ce personnage, Plutarque, Vie de César ; Appien, de la Guerre civile ; Dion Cassius, liv. XXXVIII ; Velleius Paterculus, liv. II, etc.)