Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/397

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lxxxix.

Il médita, dit-on, le projet de fuir au loin à travers l’Océan,

xc.

Là où deux îles rapprochées l’une de l’autre, et distantes de Gadès de dix mille stades, passaient pour produire d’elles-mêmes ce qui est nécessaire à la nourriture des hommes.

xci.

Ce sont les îles Fortunées, illustrées par les chants d’Homère.

Là ne se borna point le merveilleux des récits que l’on fit à Sertorius sur ces contrées lointaines.

xcii.

… Et les Maures, nation menteuse comme toutes celles de l’Afrique, soutenaient qu’au-delà de l’Éthiopie existaient des peuples antipodes, justes et bienfaisants, dont les mœurs étaient semblables à celles des Perses.

xciii.

Au premier bruit

du projet de Sertorius, une partie de ses soldats menaça de l’abandonner, et il se vit forcé d’y renoncer. Bientôt les Lusitaniens, qui espéraient trouver en lui un nouveau Viriathe, l’appelèrent à se mettre à leur tête. Mais la flotte romaine, commandée par Cotta, était là pour s’opposer à son passage.
xciv.

En conséquence Sertorius, après avoir laissé une garnison peu nombreuse en Mauritanie, choisit une nuit obscure ; puis, par une brise favorable, par le secret et la promptitude, il s’efforça d’effectuer sans combat la traversée.

xcv.

Toutes ses troupes, étant passées, prirent position sur le mont Ballera, que lui avaient indiqué les Lusitaniens.

Il avait sous ses ordres deux mille fantassins et sept cents cavaliers de toutes nations, qu’il appelait Romains, et auxquels vinrent aussitôt se joindre quatre mille Lusitaniens. Il défit