Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/398

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d’abord Cotta dans un combat naval, près de Mellaria, ville du détroit de Gadès.

xcvi.

La valeur se trahit du moment qu’elle hésite.

xcvii.

Habile dans l’art militaire,

Sertorius résolut de surprendre l’ennemi par la rapidité de ses mouvements. Apprenant que Fusidius, gouverneur de Bétique, veut, avec des troupes, lui disputer le passage du Bétis, il vient prendre position sur la rive méridionale de ce fleuve.
xcviii.

Bientôt Fusidius, survenant avec ses légions, reconnaît, à l’inégalité du terrain, et à la difficulté que doit offrir le gué à des gens obligés de combattre, que tout est plus favorable à l’ennemi qu’aux siens.

Sertorius, profitant de son incertitude, se met en devoir de passer le fleuve dans des barques : les unes étaient de grandeur à soutenir la charge de ses troupes, et à résister au courant ;
xcix.

Les autres, s’étant un peu trop rapidement avancées, surchargées qu’elles étaient d’un poids à la fois excessif et vacillant, la crainte agitant les corps des passagers, semblaient prêtes à s’enfoncer.

Alors Sertorius, au moyen de câbles,
c.

Les lia ensemble, de manière à former une chaîne.

Arrivé sur l’autre rive, il exhorta ses troupes, en leur disant que, s’ils en sortaient vainqueurs,

ci.

Ce combat serait en quelque sorte un présage pour toute la guerre.

Puis, aussitôt, il fond sur les ennemis avec une telle impétuosité, que
cii.

Ils n’eurent le temps ni de se retirer ni de se ranger en bataille.