Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/402

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Cependant le sénat de Rome juge convenable d’adjoindre à Metellus Pompée, avec le titre de proconsul. En quarante jours, celui-ci lève une armée, se fraye, par les Alpes, un chemin plus facile que celui d’Annibal, traverse la Gaule et arrive dans la province romaine.

cxix.

A Narbonne, l’assemblée des Gaulois

lui vote des hommes et des subsides. L’arrivée de Pompée en Espagne fit briller d’un nouvel éclat les talents de Sertorius. Pour aller à la rencontre du jeune proconsul, Sertorius avait à traverser un pays

cxx.

Sauvage,

où les Characitains étaient postés

cxxi.

Dans les seuls chemins

qu’il lui fût possible de traverser. Ils étaient retranchés sur une montagne inaccessible. Dans l’impuissance de les en déloger, Sertorius ne voyait d’autre parti à prendre que

cxxii.

D’aller au-devant des ennemis, et de périr avec eux.

Enfin il observa que la terre, au pied de la colline, était aussi légère que de la cendre, et que la bise qui règne constamment dans cette exposition, lorsque

cxxiii.

L’Orion s’élève au moment de l’équinoxe d’été,

donnait directement contre l’ouverture des cavernes. Il fit donc entasser en monceau, vis-à-vis delà colline, une longue traînée de cette terre friable. Dès le lendemain, au lever de l’aurore, lé vent commence à chasser vers les Characitains des nuages de poussière qui devinrent intolérables, surtout

cxxiv.

Au milieu du jour,

lorsque, favorisés par la bise, les soldats de Sertorius se mirent