Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/404

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des Romains ; Pompée n’ose risquer la bataille, il opère précipitamment sa retraite. Sertorius se rapproche de Lauton,

cxxix.

Et bientôt cette place importante, qui depuis plusieurs jours résistait à ses armes, fut domptée.

Il y fit mettre le feu pour humilier son adversaire, qui put contempler les flammes de l’incendie. Tel fut le triste début des campagnes si vantées de Pompée eu Espagne. Nous verrons la suite répondre à de tels commencements, et laisser à l’historien la tâche pénible d’examiner si Pompée n’a pas fait d’autant moins pour sa gloire, que les acclamations des peuples l’ont flatté davantage : car non-seulement il éprouva des échecs en Espagne, en présence de Sertorius, mais encore bien loin de lui, contre les naturels du pays. Arrivé

cxxx.

Près de la ville de Léthé,

ainsi nommée d’une petite rivière

cxxxi.

A laquelle on a donné le nom d’Oubli,

il voulut s’emparer de cette place ; mais,

cxxxii.

Repoussé de la ville de Léthé,

il effectua sa retraite vers le pays des Vaccéens, et de là vers les Pyrénées.

La même année, en Macédoine, les lieutenants de Curion obtinrent quelques succès, dont le plus marqué fut l’occupation de Sardique, et

cxxxiii.

Il ne dut la prise de cette ville, après de grands ouvrages de siège, qu’à L. Catilina, sou lieutenant.

En Italie, cette année fut marquée par des prodiges qui effrayèrent les esprits. Un tremblement de terre renversa presque en entier la ville de Réale.