Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/405

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cxxxiv.

Les vents s’étant engouffrés dans les cavités de la terre, des montagnes s’entr’ouvrirent, et des hauteurs s’affaissèrent.

A ce fléau se joignit la peste, qui prit naissance en Égypte. La crue du Nil y ayant dépassé les limites ordinaires, les eaux séjournèrent trop longtemps sur la terre, et, du limon formé par elles, naquit une infinité d’insectes et de reptiles.

cxxxv.

Car, par suite de la corruption de l’air et des eaux, l’infection ayant atteint les productions de la terre, une affreuse contagion se répandit sur les animaux.

Le fléau pénétra en Europe,

xxxvi.

Après s’être d’abord introduit dans l’Iapydie,

puis sur toute la côte orientale de l’Adriatique, et il se répandit enfin en Italie. Des animaux, le mal gagna les hommes, et bientôt la disette et la famine vinrent s’y joindre.

cxxxvii.

Aussi, de graves maladies atteignant les populations, à cause des étranges aliments dont la disette forçait de se nourrir,

cxxxviii.

Ne succombait-on pas à un seul genre de mort.


FRAGMENTS DU DEUXIÈME LIVRE.

La famine et l’épidémie ne furent pas les seuls fléaux qui désolèrent Rome cette année. On y vit renaître les débats politiques qui avaient cessé depuis la mort de Sylla. L’année précédente, le tribun Sicinius avait voulu proposer une loi tendant à rendre au tribunat ses prérogatives. Curion, l’un des consuls,