Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/454

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par l’effet de la goutte. C’était un général peu propre à une guerre qui demandait autant d’activité que de vigueur. L’audace des pirates ne connaissait plus de bornes. Ils allaient jusqu’à faire journellement des descentes en Italie. Sextilius, gouverneur de Sicile, leur voulut donner la chasse, mais il fut pris et défait. Bellienus, préteur de la Campanie, mit alors en mer une escadre pour couvrir la Sicile, mais il ne fut pas plus heureux.

CCCXIX.
Et par hasard, dans la traversée, une cohorte romaine, portée sur un bâtiment long, s’écarta du reste de l’escadre, et, arrêtée par un grand calme, fut capturée par deux brigantins de pirates.

C’était précisément le navire que montait Bellienus. Il tomba entre leurs mains avec ses faisceaux et l’aigle de la légion. Les pirates allèrent alors jusqu’à menacer le port d’Ostie,

CCCXX.
Ce rendez-vous des navigateurs.

Le tribun Cethegus employa tout son crédit pour faire donner à Octavius un successeur dans la personne de son ami M. Antonius, fils du célèbre orateur de ce nom.

CCCXXI.
M. Antonius, né pour dissiper l’argent, incapable de s’occuper d’aucun soin, si ce n’est au dernier moment,

était moins que tout autre propre à terminer heureusement cette guerre.

Cependant Lucullus, s’éloignant d’Amise, qu’il avait tenue bloquée pendant l’hiver, marcha vers la ville de Cabire, aux environs de laquelle campait l’armée royale. Dans un combat de cavalerie, les Asiatiques eurent l’avantage. Lucullus, averti par cet échec, se saisit d’un poste si avantageux, que, bien qu’il pût surveiller tous les mouvements de l’ennemi.

CCCXXII.
Et que les deux camps se touchassent, la situation naturelle du terrain empêchait d’en venir aux mains.

Il y eut de fréquentes escarmouches dans lesquelles brillèrent