Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/497

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AVERTISSEMENT



Nous n’avions pas d’abord l’intention de comprendre, dans cette édition de Salluste, les deux morceaux connus sous le titre d’Invective de Salluste contre Cicéron, et de Cicéron contre Salluste ; mais, en y réfléchissant, il nous a semblé qu’on ne serait pas fâché de trouver ici ces deux pièces qui, quelquefois publiées dans les œuvres complètes de Cicéron, ne l’ont jamais été dans celles de Salluste. Ce sont, on le sait, deux déclamations violentes, sorties très-probablement de l’école d’un rhéteur. Mais l’antiquité en jugeait pas ainsi. Quintilien les croyait originales, et il les cite comme telles[1]. Saint Jérôme, Laurent Valla, plusieurs grammairiens anciens et modernes, sont de son avis. Mais la critique de nos jours ne se range point à l’opinion de Quintilien[2] : elle prétend que ces citations de Quintilien ne sont pas véritablement de lui ; que, mises par quelques copistes en marge des chapitres de Quintilien, où il est question du genre des déclamations en général, d’autres copistes les auront insérées dans le texte même. Le président de Brosses s’inscrit ouvertement en faux contre elles[3] : suivant lui, elles impliquent contradiction en plusieurs endroits. On y suppose la destruction de la république, de même que la mort de César. Il y est aussi question de la

  1. Liv. IV, c. 1 ; Liv. IX, c. m.
  2. Seb. Corrado, Quæstiones.
  3. Vie de Salluste, tom. III, de l’Histoire de la république romaine.