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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/51

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AVERTISSEMENT


Nous avons pris, pour cette édition des œuvres complètes de Salluste, la traduction justement estimée de M. Ch. du Rozoir, ancien professeur d’histoire au lycée Louis-le-Grand ; traduction d’un tour naturel et facile ; d’un style sain, élégant et agréable, d’une grande fidélité de sens et d’expression, et qui seulement laissait parfois désirer un peu plus de concision et de vigueur ; nous avons revu attentivement, et avec le même soin, le texte et les notes. Dans ce travail, nous avons été heureusement secondé par M. F. Lemaistre, habile humaniste et littérateur d’un goût délicat.

À l’exemple du président de Brosses, et contrairement à l’usage adopté par presque tous les éditeurs ou traducteurs de Salluste, M. du Rozoir avait donné le Jugurtha avant le Catilina : nous faisons comme lui. Sans doute, en plaçant le Catilina avant le Jugurtha, il y a cet avantage, que l’on suit mieux les progrès du style et de la manière de l’écrivain ; mais cet arrangement a l’inconvénient de présenter les faits dans l’ordre inverse à celui où ils se sont passés ; on éprouve comme un certain malaise à revenir ainsi en arrière et à remonter le courant de l’histoire. D’ailleurs, en mettant le Jugurtha avant le Catilina, on ne fait que ce qui s’est toujours fait pour les œuvres de Tacite, sans que personne y ait trouvé à redire. Tout le monde sait que les histoires ont été composées avant les annales ; et pourtant qui donnerait