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L’ÂME MIÈVRE



À Camille Bloch.





Maintenant j’ai revu les moissons oubliées,
Et, dans la paix des soirs pleins de saines senteurs,
Les rudes moissonneurs, près des gerbes liées,
Croisant leurs bras avec des gestes de lutteurs.

Maintenant j’ai revu les forêts et les plaines
Et j’ai marché dans les pâturages herbeux ;
Ma gorge a respiré les puissantes haleines
Qui montent du sol roux blessé par les grands bœufs.