Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/62

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« Mon cœur frivole a peur de tes graves paroles
Et j’aurai froid sur la route de délivrance.
Je veux vivre parmi mes mondaines corolles
Et m’endormir ; je suis malade d’espérance.

« Moine, si dans le sable infécond de mon âme
La Rose de miracle allait enfin éclore ?
L’horizon des matins semble rouge de flamme,
Si c’étaient mes péchés qui brûlent dans l’aurore ? »

Et seule encor la dame en deuil attend et songe,
Et les grands chiens, tandis que dans le vent frissonne
La caresse du vieil espoir et du mensonge,
Hurlent tous à la mort quand l’heure lourde sonne.