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Ma face avec mes doigts mal clos, l’enfant sauvage,
Sans se cacher parmi les saules du rivage,
Sans épier la source où je riais, pourtant !
Passa, les yeux au ciel, dédaigneux et chantant.
Oriane.
Certes, filleule, il t’a gravement offensée.Il va mourir, c’est dit !
Doriette, vivement.
Je n’ai pas la penséeDe le tuer ! Vois-tu, cet enfant étranger,
Je le hais ! Mais on peut haïr sans égorger,
Et je ne rêve pas pour uniques délices
De le voir dévoré des louves et des lices.
Oriane.
Veux-tu qu’il t’aime ?Doriette.
Non ! Il est trop tard. Vraiment,Je ne sais que vouloir. Imagine un tourment.
Elle cherche.
L’enchaîner sur le bord effroyable d’un gouffre ?
Non ! Le changer en pierre, en arbre ?… Il faut qu’il souffre.
Et le roc ne sent rien et l’arbre a trop de fleurs.
Cherchons encor !… La terre est pauvre de douleurs.
Tiens ! Que près de la source où je fus offensée