Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/114

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Sillonne le premier ces flots victorieux.
Tout un peuple, porté sur de longues nacelles,
Salue avec respect les ondes paternelles ;
Tous fiers de parcourir ces fertiles chemins,
Lavent des saintes eaux leur visage et leurs mains ;
Les femmes, dans l’espoir de devenir fécondes,
De leurs pieux tributs enrichissent les ondes,
Et les tissus de lin, les tresses de cheveux,
Sur l’écume du Nil volent avec leurs vœux.
Mais l’ombre, qui du jour éteint le crépuscule,
A noirci du Désert le dernier monticule ;
Le Kaire va dormir sous ses voiles obscurs ;
La foule a repeuplé l’enceinte de ses murs,
Et livrant son destin aux soldats de la France,
D’une éternelle paix entretient l’espérance.
Hélas ! cette nuit même, aux heures du sommeil,
Les généraux français réunis en conseil,