Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/113

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Et le peuple disait : «  Gloire au fils d’Occident,
Qui donne à notre Égypte un Nil plus abondant ! »
Il disait ; le héros, debout sur la colonne
Qui marque la chaussée où la vague bouillonne,
Faisant tomber l’écluse au signal de sa main,
A l’onde limoneuse ouvre un large chemin.
Tout-à-coup débordé sur la brillante arène,
Le fleuve impatient envahit son domaine,
De la terre altérée il pénètre le sein,
Pousse un vaste océan dans l’immense bassin,
Et du vieil aqueduc franchissant les arcades,
Des monuments lointains baigne les colonnades ;
On dirait que le Nil va porter son limon
Du tombeau de Chéops jusqu’aux sables d’Ammon…
A l’instant une barque au drapeau tricolore
Fend l’océan nouveau que l’homme fait éclore ;
Et le sage Oualy, les bras levés aux cieux,