Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/123

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Arrive en étalant, à leurs yeux consternés,
Et sa langue livide et ses bras décharnés.
Le soldat cherche en vain des ondes salutaires ;
La fièvre de la soif embrase ses artères,
Et le souffle rapide, exhalé de ses flancs,
Aspire chaque fois le sable aux grains brûlans.
Sur le flanc des chameaux les outres entassées
Par l’importune soif vainement sont pressées,
Et les coursiers, cherchant l’humidité des eaux,
Dans l’arène embrasée enfoncent leurs naseaux.
Quelquefois cependant l’instinct du dromadaire
Hume, en pressant le pas, le puits qui désaltère,
Saumâtre réservoir au voyageur offert,
Comme une coupe étroite oubliée au Désert.
Pareils à ces troupeaux qui des plaines brûlées
Accourent en bramant aux sources des vallées,
Les légers cavaliers, mêlés aux fantassins,
Précipitent leurs pas vers ces tièdes bassins,