Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/124

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S’y plongent tout vêtus, et d’une onde abondante
Eteignent le brasier de leur poitrine ardente.
Hélas ! leurs compagnons, qui par de lents efforts,
Mourans, se sont traînés vers ces humides bords,
Sollicitent en vain, pour leur bouche flétrie,
Une dernière goutte à la source tarie ;
Et tandis que leurs doigts, pressant le noir limon,
D’un reste de fraîcheur raniment leur poumon,
D’autres, plus effrénés, dans un accès de rage,
Egorgent les chameaux, compagnons du voyage,
Et leurs avides mains, qu’instruit le désespoir,
Des intestins sanglans fouillent le réservoir.
Soudain des cris de joie éclatant dans la rue
Raniment dans les cœurs l’espérance perdue :
Voilà que le Désert, aux voyageurs surpris,
Déroule à l’Orient de fortunés abris ;
Une immense oasis, dans les vapeurs lointaines,