Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/129

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Ainsi planait la mort dans la nue enflammée,
Ainsi le vent de feu grondait sur une armée,
Quand les Perses vainqueurs, de dépouilles couverts,
Du saint temple d’Ammon profanaient les déserts ;
Sacrilèges fureurs ! Sous la dune brûlante,
Le Kamsim étouffa cette armée insolente,
Et vingt siècles après les peuples musulmans
Des soldats de Cambyse ont vu les ossemens.
Mais de Napoléon l’étoile lumineuse
Suivait dans le Désert la France aventureuse.
En vain le vent de flamme, élancé vers le nord,
Sur l’armée a vomi ses élémens de mort ;
Expirante de soif, par l’ouragan brisée,
Enfin elle s’arrache à la zône embrasée ;
Elle marche, et déjà sous un ciel plus serein
L’horizon se dévoile au soldat pèlerin.
Sous le repli lointain de la plaine blanchâtre,