Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/142

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L’âge n’a pas dompté son humeur sanguinaire :
Son regard menaçant, où scintille le feu,
Luit sous ses blancs sourcils que presse un turban bleu ;
Sa barbe, qui sans art en pointe se dessine,
Comme un réseau de nacre ombrage sa poitrine ;
Deux pistolets massifs aux solides pommeaux,
Le poignard que Damas a trempé dans ses eaux,
La dague dont la pointe infecte une blessure,
D’un mobile arsenal hérissent sa ceinture ;
Un sabre suspendu par un cordon grossier
Résonne à chaque pas dans le fourreau d’acier,
Et sur son large dos s’alonge en bandoulière
La lourde carabine à sa main familière.
Entre tous les pachas Sélim sut le choisir.
Féroce par instinct et bourreau par plaisir,
Souvent dans la cité, sous une nuit profonde,
Le juge exécuteur fait sa funeste ronde,
Et, quand brille le jour, un sang noir et glacé