Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/143

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Révèle les chemins où le maître a passé.
Des princes d’Orient le luxe héréditaire
Jamais n’étincela dans sa cour solitaire ;
Même dans le harem du farouche visir
Un parfum de cadavre irrite le plaisir.
Sanglantes voluptés ! malheur à la captive
Que choisit pour la nuit sa cruauté lascive !
Dans sa main, que dirige un féroce transport,
Le mouchoir du plaisir est un linceul de mort.
Pourtant, à tous les yeux le pacha de Syrie
Etale d’un iman la sainte rêverie ;
Tandis qu’un cri plaintif, aux mourans arraché,
Perce de ses caveaux le soupirail caché,
Lui, sur un jonc grossier croisant ses jambes nues,
Récite du Koran les sentences connues,
Ou de ses doigts distraits il égrène, en priant,
Le rosaire sans fin des peuples d’Orient.