Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/152

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Déjà les derniers rangs fuyaient vers le glacis ;
Mais d’une voix qui parle au courage indécis,
Seul, debout sur un bloc que le canon domine,
Qu’effleure le boulet, que l’éclair illumine,
Bonaparte retient leurs pas précipités :
« Compagnons, voyez-vous ces brillantes clartés ?
L’ennemi, secondé par l’ouragan qui gronde,
Veut ravir vos exploits à cette nuit profonde ;
Rendez grâce au canon qui rallume le jour,
Marchez : le sort du monde est là, dans cette tour ! »
Quand l’Etna, secouant son casque de fumée,
Menace de ses blocs la Sicile alarmée,
Tourmenté dans son lit, le flot palermitain
Se replie en fuyant jusqu’à l’écueil lointain ;
La plage montre à nu sa grève solitaire :
Tout-à-coup, rappelée au centre du cratère,
La vaste mer, qu’annonce un mugissement sourd,