Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/153

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Bouleverse en passant le fond qu’elle parcourt,
Et loin des bords prescrits la vague diligente
Se montre inattendue aux peuples d’Agrigente.

Ainsi vers le fossé les soldats chancelans
Remontent sur la brèche à flots étincelans.
À leur tête est Murat ; sous la tente tranquille,
Il languissait au camp, dans le repos d’Achille :
Mais cédant au démon qui dévore son sein,
Le brillant cavalier s’est créé fantassin.
Junot vole après lui ; Verdier, Duroc, La Salle,
Kléber, comme une tour colossale,
Refoulent devant eux les Turcs amoncelés.
Parmi vingt autres chefs que la nuit a voilés,
Lannes d’un bras puissant plante sur la muraille
Un reste de drapeau criblé par la mitraille,
Et perçant dans ses bonds un rempart de spahis,
Le premier de l’armée entre à Ptolémaïs.