Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/155

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Quand, rapide vengeur, vers son ami blessé,
Suivi de ses dragons, Murat s’est élancé :
Son bras se multiplie, et son damas qui vole
Trace autour de sa tête une ardente auréole.
Une terreur subite a glacé les Croyans :
A ces flottans cheveux, à ces yeux flamboyans,
A ce dolman d’azur que la tempête agite,
Dans les murs désolés de leur ville maudite,
Ils ont cru qu’animé d’un céleste transport,
Tombe, un glaive à la main, l’archange de la mort.
Tout fuit devant Murat ; sa formidable épée,
Sur une foule obscure à regret occupée,
Frappe du même coup Ismaël et Pharan ;
Il renverse Hassem, contempteur du Koran,
Hassem, qui, possesseur des vignes d’Idumée,
Vidait dans les festins sa coupe parfumée ;
Sur le pavé sanglant il précipite encor
Dragut, Orcan, Sédir, cher au peuple de Tor,