Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/156

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Puis comme fatigué d’un combat monotone,
Il saisit un coursier que le hasard lui donne,
Et s’élance au galop dans la vaste cité ;
Bientôt de ses quartiers fuyant l’obscurité,
Sur le môle désert le cavalier s’arrête :
Il détache un canot que berce la tempête,
S’y jette tout armé, rompt la chaîne du port,
Double la Tour-Maudite, et voguant vers le nord,
Il descend en vainqueur sur la longue esplanade
Où l’aqueduc d’Achmet s’élève en double arcade.
Tandis que le héros, d’un vol aventureux,
Parcourait de ces murs les sentiers ténébreux,
Et que nos bataillons, arrêtés dans la ville,
Prodiguaient en mourant un courage inutile,
Les vaisseaux d’Angleterre, apparus sur les eaux,
De leur ceinture en feu démasquent les créneaux ;
Jusque sur le glacis leurs tonnantes volées