Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/167

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Semble le noir foyer d’un volcan qui s’éteint.
Cependant le jour fuit : sa lumière inclinée
Alonge du Thabor l’ombre indéterminée ;
L’espoir ne soutient plus le soldat affaibli.
Tout-à-coup, des hauteurs qui couronnent Souli,
Résonne le canon dans les vallons sonores ;
Des bataillons semés de drapeaux tricolores,
Le clairon, le tambour, les cris qui frappent l’air,
Annoncent Bonaparte aux soldats de Kléber.
Ces drapeaux, ces clameurs, ces lointaines fanfares,
Le grand nom de Kébir, ont glacé les Barbares.
Déjà leurs escadrons, par la terreur conduits,
De l’Hermon sinueux regagnent les circuits,
Et bientôt, affranchi de son immense chaîne,
Le carré prisonnier s’élance dans la plaine.
Ainsi, quand dans la nuit un immense glaçon
Environne un vaisseau qui vogue vers l’Hudson,