Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/168

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Sur l’immobile pont une foule pensive
Contemple de la mer la surface massive,
Et lasse de tenter un impuissant effort,
Dépose l’espérance et n’attend que la mort ;
Mais qu’un vent désiré, tiédi sous l’autre pôle,
D’un ciel lourd et brumeux déchire la coupole,
Soudain la mer vaincue ouvre ses bras raidis ;
Le vaisseau quelque temps sur ses flancs engourdis
S’agite, et, libre enfin de sa prison qui gronde,
Sillonne en conquérant les limites du monde.
En vain, pressés de fuir, les Barbares tremblans
De leurs légers chevaux ensanglantent les flancs ;
En vain, pour échapper au tranchant de l’épée,
Ils s’ouvrent sur les monts une route escarpée :
Partout nos bataillons les suivent dans leur vol.
Parmi les flots poudreux qui dérobent le sol,
Des dragons de Murat nouveaux auxiliaires,