Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/192

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A ces frais pavillons couronnés de bannières,
D’armes, de croissans d’or, de flottantes crinières,
On croirait voir de loin un tapis d’Ispahan
Déroulé sur le sable aux bords de l’Océan.
Du sultan de Stamboul la puissance alarmée
Au noble Mustapha confia cette armée ;
L’imprudent, à son maître, en partant, a promis
De parer le Sérail de têtes d’ennemis !
Chaque jour, dans son camp pompeusement traînée,
On voit la longue chaîne aux vaincue destinée,
Et la cage de fer qui, du champ d’Aboukir,
Au château des Sept-Tours doit transporter Kébir.
A ces fiers Osmanlis, sur ce même rivage,
Se joignent, en poussant une clameur sauvage,
Deux mille Mamelucks, escadron épuisé
Que déroba la fuite aux vainqueurs de Ghizé.
Mourad-Bey les conduit ; rusé dans sa défaite,