Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/194

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Marchant, le long des flots, sur la poudreuse arène ?
L’armée a reconnu leur éclatante voix :
Des gouffres du Désert ressuscités deux fois,
Et vainqueurs du fléau tyran de la Syrie,
Ils viennent pour combattre aux champs d’Alexandrie ;
On dirait qu’aujourd’hui, sous un climat plus doux,
Un noble instinct les guide à ce grand rendez-vous.
« Amis, leur dit le chef, je vous rends à vos frères ;
Dès ce jour les destins ne nous sont plus contraires ;
Dans ce dernier combat que je vous ai promis,
Écrasez d’un seul coup ce peuple d’ennemis.
Ils sont tous devant vous, soldats ; le Directoire,
Par ma bouche, aujourd’hui, décrète la victoire. »

Il a dit, et déjà ses rapides regards
Ont du camp d’Aboukir mesuré les remparts ;
Devinant leur pensée aussitôt que conçue,
Du combat qui s’apprête il a jugé l’issue :