Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/200

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Bonaparte s’écrie : « Ils tombent sous nos coups !
Prends la charge, Murat, la bataille est à nous ;
Va leur montrer ce bras que l’Égypte redoute. »
« — Oui, répond le héros sur la selle grandi,
Tu vas voir si déjà mon bras s’est engourdi ;
Ce sabre et mes dragons t’assurent leur défaite ;
Jamais tu ne m’offris une si belle fête ! »
Il dit, et vers les Turcs, à flots précipités,
Il entraîne avec lui ses dragons indomptés,
Escadrons de géans, dont l’adresse fatale
Pousse comme un poignard l’épée horizontale.
Tandis qu’à leur aspect les ennemis troublés
Regagnent de leur camp les abris reculés,
Kléber aux fantassins imprimant son audace,
De l’étroit promontoire emprisonne l’espace.
Tous s’avancent, l’œil fixe, inclinés à demi,
Et sur le premier rang montrent à l’ennemi