Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/29

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gypte, soit que ces incidens fussent presque historiques, soit qu’ils nous aient été communiqués comme traditions des pays ; il y avait là un merveilleux d’un nouveau genre, moins large que celui des épopées antiques, mais plus raisonnable et plus conforme à nos goûts actuels ; ainsi, nous avons mis en œuvre cette grande figure d’El-Modhi, ce typhon de l’Egypte moderne, qui n’est autre chose que la barbarie et le fanatisme personnifiés, luttant contre la civilisation.

La partie descriptive occupe une grande place dans notre poëme : nous avons fait tous nos efforts pour lier nos tableaux à l’action ; les peintures du sérail de Mourad, de l’aurore sur les plaines de Ghizé, du repas oriental, des danses des Almé, de l’inondation du Nil, du désert, du mirage, du Kamsim, d’une tempête à Ptolémaïs, de la peste, forment, avec le sujet, un tout compact ; elles nous ont tenu lieu de ces longs épisodes épiques que le cadre trop étroit de notre plan n’aurait pu comporter.

Enfin, pour achever de mettre le lecteur dans la confidence des idées du poète, précaution souvent fort inutile, il nous reste, un mot à dire sur le mode de versification que nous avons cru devoir employer [1].

  1. On a souvent répété que notre époque n’est pas poétique, et que les vers ne sont plus en faveur ; c’est comme si l’on avait dit