Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/39

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Reflète dans son or les feux du jour naissant.
Sur le pont des vaisseaux un peuple armé s’élance :
Immobile et pensif, il admire en silence
Ces déserts sans abris, dont le sol abaissé
Semble un pâle ruban à l’horizon tracé,
Les palmiers qui, debout sur ces tièdes rivages,
Apparaissent de loin comme des pins sauvages,
Et l’étrange cité qui meurt dans le repos,
Entre un double océan de sables et de flots.
Dans ce moment, l’escadre, en ceinture formée,
Entoure le vaisseau qui commande l’armée.
De chefs et de soldats de toutes parts pressé,
Sur la haute dunette un homme s’est placé :
Ses traits, où la rudesse à la grandeur s’allie,
Portent les noirs reflets du soleil d’Italie ;
Sur son front soucieux ses cheveux partagés
Tombent négligemment sur la tempe alongés ;