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Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/38

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Sous les mêmes drapeaux les rallie aujourd’hui,
Et leur noble avenir repose tout en lui.
Parfois, des sons guerriers la magique harmonie
Appelait sur les ponts l’immense colonie :
Aux accords des clairons, des timballes d’airain,
Dix mille voix chantaient le sublime refrain
Qu’aux moments des assauts, ivres d’idolâtrie,
Répétaient nos soldats, enfans de la patrie ;
C’était l’hymne du soir… et sur les vastes flots
Les héroïques chants expiraient sans échos.
La flotte cependant, dans la mer agrandie,
Laissant Malte vaincue et la blanche Candie,
Pour la dernière fois a vu tomber la nuit ;
A la cime des mâts dès que l’aube reluit,
On voit surgir des flots la pierre colossale
Qu’éleva l’Orient au vaincu de Pharsale,
Et les hauts minarets dont le riche Croissant