Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/41

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Ces lieux que le Koran opprime sous ses lois,
Sont pleins de souvenirs, grands comme vos exploits.
Le Nil longtemps captif attend sa délivrance ;
Montrons aux Mamelucks les soldats de la France,
Et du Phare à Memphis retrouvons les chemins
Où passaient avant nous les bataillons romains ! »
Il se tait à ces mots ; mais ses lèvres pressées
Semblent garder encor de plus hautes pensées.
Soudain mille signaux élevés sur les mâts
Au rivage d’Égypte appellent nos soldats.
Sur le pont des vaisseaux, dans leurs vastes entrailles,
Retentit un bruit sourd, précurseur des batailles,
Et de longs cris de joie élancés dans les airs
Troublent le lourd sommeil de ces mornes déserts.
On eût dit, aux transports de l’armée attendrie,
Qu’un peuple voyageur saluait sa patrie.
Par les sabords ouverts, par les câbles tendus,