Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/42

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Tous, de la haute poupe en foule descendus,
Pressés de conquérir ces rives étrangères,
Tombent en rangs épais dans les barques légères,
Et les canots, croisant leurs bleuâtres sillons,
Couvrent la vaste mer de flottans bataillons.
Quel fut le noble chef qui sur l’aride plaine
Descendit le premier comme dans son domaine ?
C’est Menou, qui, jouet d’un étrange destin,
Quittera le dernier ce rivage lointain.
Bientôt, à ses côtés, de la rive s’élance
L’élite des guerriers déjà chers à la France :
Belliard, Bon, Davoust, Vaubois, Reynier, Dugna,
L’intrépide Rampon, le sage Dufalga.
Kléber, de ses cheveux secouant l’onde amère,
Des flots qui l’ont porté sort comme un dieu d’Homère ;
Il marche, et d’autres chefs s’avancent après lui :
Andréossy, Dumas, Verdier, Leclerc, Dumuy,