Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/46

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Erre comme les flots d’une mer tourmentée ;
Sur le toit des maisons, les pâles habitans
Contemplent les drapeaux dans la plaine flottans,
Et des chiens vagabonds les meutes accourues
D’un lugubre concert font retentir les rues ;
Du haut des minarets, les aveugles Musseins
Appellent les Croyans sous les portiques saints ;
A leur dolente voix, les femmes convoquées
Inondent en pleurant les parvis des mosquées,
Et dans de longs versets les farouches Imans
Recommandent l’Égypte au dieu des Musulmans.
Tandis qu’un peuple faible, égaré par la crainte,
D’Alexandrie en deuil remplit la vaste enceinte,
Les soldats du Prophète, au sommet des remparts,
Promènent à grands cris leurs soyeux étendards.
Alors sont accourus cinq mille janissaires,
Du sultan de Stamboul superbes émissaires ;