Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/58

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Un qui vive perçant résonne ; l’étranger
Précipite le pas de son cheval léger,
En s’écriant : « Tremblez, chrétiens, race infidèle !
Des cavaliers du Nil je vais armer le zèle ;
Ils sont venus les jours par le Koran prédits !
L’Égypte se soulève, et moi je vous maudis ! »
A ces mots, sous le feu dont il brave l’atteinte,
De la double muraille il a franchi l’enceinte,
Et dirige son vol, plus vite que l’oiseau,
Vers les lacs de Natroun et le Fleuve-sans-Eau.
Quel est son nom ? Son nom, ineffable syllabe,
Se prononce tout bas dans la veillée arabe ;
On dit qu’il fut créé pour de secrets desseins,
Sous les dunes d’Ammon ou chez les Abyssins ;
Mais quel que soit le peuple où le sort le fit naître,
Dans le sein d’une femme il n’a pas reçu l’être ;
Les esprits infernaux le protègent ; on dit