Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il semble un de ces rocs que, de sa forte main,
La nature a taillés en simulacre humain !
L’Arabe en ce moment, le front dans la poussière,
Saluait l’Orient, berceau de la lumière ;
Elle dorait déjà les vieux temples d’Isis,
Et les palmiers lointains des fraîches oasis ;
Une blanche vapeur, lentement exhalée,
Traçait le cours du Nil dans sa longue vallée.
Le brouillard fuit ; alors apparaissent aux yeux
Ces monts où Pharaon dort avec ses aïeux ;
Sur l’océan de sable, archipel funéraire,
Ils gardent dans leurs flancs un poudreux reliquaire,
Et, cercueils immortels de ce peuple géant,
Elèvent jusqu’aux cieux la pompe du néant !
Cependant le tambour, au roulement sonore,
Annonce que l’armée arrive avec l’aurore :
A l’aspect imprévu des merveilleux débris,
Un saint recueillement pénétra les esprits ;