Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/77

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Bonaparte s’avance, et son regard si prompt
De la ligne ennemie a mesuré le front ;
Son génie a jugé le combat qui s’apprête,
Un plan vainqueur jaillit tout armé de sa tête :
D’agiles messagers, sous les canons tonnans,
Portent l’ordre du chef à tous ses lieutenans,
Et bientôt à leur voix l’obéissante armée
En six carrés égaux dans la plaine est formée.
D’épouvantables cris ont troublé le Désert :
De l’enceinte du camp sous leurs pas entr’ouvert,
Des hauteurs d’Embabeh peuplé de janissaires,
Accourent au galop Mourad et ses vingt frères.
Déjà le Bey superbe a parcouru trois fois
Les rangs des Mamelucks alignés à sa voix :
Qu’il est brillant d’orgueil ! Jamais fils du Prophète
N’avait paru plus beau sous son habit de fête ;
Une aigrette mobile, aux rubis ondoyans,