Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Orne son turban vert respecté des Croyans ;
Sur sa mâle poitrine, où le croissant éclate,
Pendent les boutons d’or de sa veste écarlate ;
Un large cachemire, en ceinture roulé,
Supporte un yatagan au fourreau ciselé ;
Sa main brandit un sabre, et sur sa haute selle
D’un double pistolet la poignée étincelle.
Les chefs suivent ses pas ; l’éclatant cavalier,
D’un geste impérieux à sa main familier,
A fait taire la foule en long cercle épaissie ;
Mourad s’est écrié : « Fils de la Circassie,
De la loi du Prophète invincibles soutiens,
Les voilà devant vous, ces odieux chrétiens.
Etrangers sans abris, comme une écume immonde
La mer les a jetés sur l’Égypte féconde ;
Rebut de leur pays, en ce climat lointain
Ils viennent se gorger d’amour et de butin.
Déjà maîtres du Nil, dans leurs folles pensées,