Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/88

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Et ces nobles amis, victimes volontaires,
Meurent en embrassant leurs coursiers militaires.
Ah ! si les Mamelucks, tant de fois repoussés,
Ramenant au combat leurs restes dispersés,
Du généreux Sélim avaient suivi la trace,
La victoire aurait pu couronner tant d’audace,
Et sous le joug de fer de ses beys absolus
Le Kaire aurait langui peut-être un jour de plus !

Tout a fui : des vaincus l’ondoyante mêlée
Couvre du vieux Memphis la plaine désolée,
Et la pâle Épouvante, au conseil incertain,
Leur indique, en tout sens, un refuge lointain.
Des timides fellahs les bandes vagabondes
Gagnent du Mokattan les carrières profondes ;
D’autres, du large fleuve entr’ouvrant les roseaux,
Abandonnent leur vie au courant de ses eaux.
Infortunés ! en vain, refoulés sur ses rives,