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Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 4, 1831.djvu/196

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Poétique séjour où la vie est si belle,
Si pleine de bonheur qu’on la croit immortelle ;
Où, libre dans ses fers, le gai Napolitain,
Près d’un balcon fleuri chante la sérénade,
Prie un saint, et s’endort sous une colonnade,
            Insoucieux du lendemain.

Non, l’Égypte vaut mieux ! j’aurais joie à descendre
Dans la pâle cité que bâtit Alexandre ;
Et de là, vers le Nil reprenant mon essor,
J’irais voir au désert si les fils du Prophète
Ont parlé de nos chants de combats ou de fête
            Aux vieux Arabes de Luxor.

Fol orgueil ! Quel instinct voyageur nous dévore !
Ces pays visités, j’en rêverais encore ;
Embaumés comme Alep, riches comme Ispahan ;
Et puis que d’archipels l’Océan me dérobe !