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Page:Œuvres de Blaise Pascal, I.djvu/225

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ÉTIENNE PASCAL ET ROBERVAL A FERMAT[1]
Samedi 16 août 1636.



Monsieur,

Le principe que vous demandez pour la Geostatique est que, si deux poids égaux sont joints par une ligne droite ferme et sans poids et, qu’estant ainsy disposez, ils puissent descendre librement, ils ne reposeront jamais jusques à ce que le milieu de la ligne qui est le centre de pesanteur des anciens s’unisse au centre commun des choses pesantes.

Ce principe, que nous avons considéré il y a longtemps, ainsy qu’il vous a esté mandé, paroît d’abord fort plausible. Mais, quand il est question de principe, vous sçavez quelles conditions luy sont requises pour estre receu : desquelles conditions, cette principale manque au principe dont il s’agit ici, sçavoir que nous ignorons quelle est la cause radicale qui fait que les corps pesans descendent et d’où vient l’origine de cette pesanteur. Ainsy, nous n’avons rien de connu asseurement de ce qui arriveroit au centre où les choses pesantes aspirent, ny aux autres lieux hors la surface de la terre, de laquelle, pour

  1. Nous suivons le texte de la copie conservée à la Bibliothèque Nationale (fonds latin 7226). Un texte un peu différent, revu par Roberval, est donné dans l’édition des Varia Opera de Fermat (Toulouse, 1679) et reproduit par Bossut (Voir Œuv. de Fermat, éd. Tannery-Henry, II, p. 35).
1—12.